Dommages collatéraux
Chapitre 1 : Faux départ
Départ long et pénible vendredi alors que nous avons dû aller chercher la remorque chez le beau-père, la remplir d’une mini corde de bois qu’il nous donnait gracieusement pour le chalet, accrocher la remorque à la voiture puis se rendre compte que les phares de la remorque ne fonctionnent pas…pas le temps de le réparer, on la détache et on part en vitesse à l’autre bout de la ville chercher un colis chez Purolator parce que ça ferme bientôt et que c’est notre dernière chance de le récupérer avant qu’ils ne le retournent à l’expéditeur, aux États-Unis. De retour chez le beau-père on répare les phares, on retourne à la maison pour charger le bois récupéré lors de la démolition qui servira de bois de chauffage (compter une bonne heure et demie pour remplir et attacher le tout)…bref on arrive au chalet à minuit, complètement brûlés. Étant donné qu’on avait la remorque à décharger, nous sommes descendus jusqu’en bas de la côte et avons convenu d’attendre au lendemain pour décharger et remonter. Première erreur!!
Chapitre 2 : Réveil brutal
Le lendemain, quand on s’est réveillé, ça avait l’air de ça…et c’est là que le fun commence.
L’auto étant à traction intégrale, elle peut facilement remonter la côte quand c’est sec...mais avec de la neige...c’est pousser sa luck pas mal! Là ça défile comme un cauchemar : on s’habille en vitesse, on vide la remorque…1h30 à la remplir, au moins autant à la vider…fait frette, y neige, y mouille, j’ai les doigts mouillés-gelés, mes jeans sont trempés, le vent nous scie la figure…on essaie de garder le sourire. Essai numéro un de remonter la voiture: échec! Essaie 2-3-4 : échecs! Les scénarios s’enchaînent et la conclusion de notre brain-storm fait dans un état de semi-panique est la suivante : Geneviève doit venir nous rejoindre plus tard, on retournera avec elle en voiture, on achète la voiture de J-S pour 6 mois, le temps que notre voiture, qui aura passé l’hiver dehors, dégèle et en attendant, on la décore avec des lumières de Noël pour faire ambiance…le sourire est moins là.
Chapitre 3 : L’appel fatidique
Je rentre à l’intérieur quand même encouragée par cette solution qui, dans l’état où nous étions, nous apparaissait parfaite…le téléphone sonne. C’est Geneviève. Elle ne viendra pas. Elle a fait une intoxication alimentaire la veille, a perdu conscience au cinéma et s’est fracassé la tête au sol, puis s’est retrouvé à l’urgence. Elle a une bonne raison. On dine avec une savante combinaison de boîtes de conserves étant donné que nous étions supposé faire les courses le matin, mais impossible avec la voiture prisonnière. Ça goûte le métal, on est un peu déprimés.
Chapitre 4 : Un peu d'espoir
Sans doute revigoré par les bonnes protéines en conserve qu’il vient d’avaler, Sébastien décide qu’il tente le tout pour le tout, va pelleter la neige dans la côte, met des planches de bois où la voiture risquerait de s’enliser et tente un dernier essai : ça fonctionne! Il va donc faire les courses pour le souper et loue un film pour le soir. (À préciser qu’il a dû louer un film en cassette parce qu’en arrivant au chalet, on s’était rendu compte que le lecteur DVD ne fonctionnait plus…j’avais quand même apporté l’ordinateur portable (oui oui, le même qui a déjà été bousillé par une goutte d’eau, qui a été réparé et qui est supposé fonctionner comme un neuf) pour travailler un petit peu et on aurait pu écouter un DVD dessus… mais à son ouverture, on s’aperçoit que l’écran est devenu tout jaune…pourquoi? On a même pas le goût de se poser la question! Qu’à cela ne tienne, on est habitué à réagir rapidement, allons-y pour la cassette, le magnétoscope est en parfaite condition).
Le lendemain on doit ranger les trucs pour l’hiver… fait frette, y neige, y mouille, j’ai les doigts mouillés-gelés, mes jeans sont trempés, le vent nous scie la figure…et avec les vents l’eau est passé par-dessus le bateau…il est coulé au fond du lac…j’ai le goût de brailler. On rentre pour diner : on a plus d’électricité. Sébastien mange un bol de céréales, moi j’avale boulimiquement des cuillèrées de Nutella à même le pot. Il est grand temps de partir d’ici. On ressort toute la vaisselle du lave-vaiselle, on la fait à la main, on débranche le magnétoscope qu’on apportera avec nous au club vidéo puisqu’il garde en otage la cassette qu’il faut retourner (plus d'électricité, plus moyen de la sortir) et quand je m'approche de la voiture pour quitter, je vois Sébastien en petit bonhomme au pied d'une roue en train de la changer: une crevaison…on est crampés!