Sébastien est vraiment un génie

Depuis le début des rénovations, il y a eu plein de petites adaptations « temporaires-juste-en-attendant » qui ont affecté notre qualité de vie sans qu’on s’en rende vraiment compte, jusqu’à ce que ce soit remplacé par le permanent. À ce moment on réalisait qu'on avait souffert et que la vie allait être meilleure à partir de ce jour.

La vie au sous-sol est sans doute le meilleur exemple. Vous décrire le sourire qui me venait automatiquement dans la face quand j’entrais dans la maison les journées qui ont suivi notre déménagement au deuxième. Pourtant à tous les visiteurs qui frôlaient l’évanouissement en visitant nos installations au sous-sol, je persistais à tenter de les convaincre qu’on était vraiment confortable. Et on y croyait.

Il y a eu aussi le jour où Sébastien a terminé les 3 petites marches et le palier pour atteindre l’escalier du sous-sol. Pendant 6 mois on a dû transiter par un petit banc posé en équilibre précaire sur un palier temporaire où une des pattes du petit banc menaçait toujours de balancer dans le vide (et d’ailleurs a vraiment balancé dans le vide alors que Sébastien se trouvait sur le petit banc…il a heureusement atterri sur ma grande armoire posé au sous-sol et s’en est sorti indemne).

Et que dire du jour où on a enfin pu brancher notre laveuse après 8 mois de lavage ailleurs...je me suis roulée en boule au pied de la laveuse pour bien entendre son moteur réconfortant blanchir nos habits (bon, l’histoire d’amour a duré 2 semaines et depuis le moteur réconfortant est brisé et les habits non essorés baignent dans leur jus, mais ça c’est une autre histoire).

Mais là, je dois dire que l’augmentation de notre qualité de vie a fait un bond sans précédent depuis quelques jours. Ça fait bientôt un an que nous sommes dans les travaux. La cuisine n’est toujours pas fonctionnelle. Sébastien et moi on déjeune donc dans notre chambre. Depuis un an, chaque matin, on mange des céréales. On a un bol et une cuillère. Sébastien descend chercher le lait, je me verse un bol de céréales, il prépare son café, je mange mes céréales, lui prête la cuillère pour qu’il brasse son café, grimace à ma bouchée suivante parce que la cuillère est chaude et goûte fort, fini mon bol, lui passe le bol et Sébastien entame son petit déjeuner pendant que je retourne porter le lait au rez-de-chaussée. Ensuite on rince le bol sous la douche (pas de lavabo fonctionnel) et c’est prêt pour le lendemain.

Eh bien la semaine dernière Sébastien a eu une illumination, que dis-je, un éclair de génie. Il a analysé froidement le problème, a envisagé quelques pistes de solutions et a tenté le tout pour le tout : il est allé fouiller dans nos boîtes afin de trouver un autre bol et une autre cuillère. On a chacun notre bol, on peut déjeuner en même temps! On reconnait immédiatement la supériorité dans la résolution de problème digne de l'ingénieur.