jeudi 5 juillet 2007

Chute libre

Depuis le début des rénovations, les jobs qui me sont réservées sont toujours les moins flamboyantes. Comme Sébastien est plus habile, il hérite des jobs nobles et valorisantes alors que ma participation demeure toujours dans l’ombre. Par exemple, pendant que Sébastien analysait le schéma électrique de la maison avec de savants calculs, moi je posais en série les plaques d'interrupteurs. Quand, un crayon sur l’oreille, il métamorphosait de ses blanches mains les 2x4 qui tranquilement donnaient forme à notre maison, sous l’œil admiratif des passants, moi j’arrachais des clous sur les planches à récupérer. Avec les mois, j’avais tout de même acquis un certain niveau de compétence, mon vocabulaire de rénovatrice s’enrichissait et je sentais que Sébastien était sur le point de faire de moi son homme de confiance sur un outil de base (pas la scie ronde là, mais peut-être le rabot électrique??). Mon assurance transparaissait et lorsque j’allais chez Rona toute seule, on commençait à me respecter et à me parler comme un gars de la gang.
Malheureusement, ces derniers temps, j’ai dû me concentrer sur mes études et mon absence sur le chantier m’a relégué en quelques mois au rang de pré-débutante. Après tous ces échelons durement gravis, me voilà redescendue au bas de l'échelle. Je m’explique : notre toilette a amassé au fil du temps, toute la poussière et les débris de rénovation et il s’est formé, au fond, une espèce de croûte remplie de bonnes choses. Croûte qui évidemment est récalcitrante à la classique brosse de toilette. Et bien aujourd’hui, pendant que Sébastien s’adonnait à l’édification de notre escalier, moi j’ai décapé la croûte armée d’un tourne-vis enveloppé dans une tite guénille…timidement au départ, puis devant la résistance, j’ai carrément fusionné avec le bol afin d'en venir à bout. Elle est maintenant immaculée, pure et vierge et même si aucun de nos visiteurs ne va venir s’exclamer devant, moi, je suis tout de même fière de mes réalisations!!
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